Publié le 19 septembre 2023
Dernière mise à jour il y a 4 jours

Latreille, 1804
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Cette espèce en régression est de coloration brune ou grise, remarquablement mimétique avec le substrat sur lequel elle vit. En vol, on remarque immédiatement ses ailes postérieures rouges.
Ordre : Orthoptera
Sous-ordre : Caelifera
Infra-ordre : Acrididea
Super famille : Acridoidea
Famille : Acrididae
Sous-famille : Locustinae
Tribu : Oedipodini
Genre : Oedipoda
Espèce : Oedipoda germanica
Difficulté de détermination

Statut de conservation

Préoccupation mineure à l’échelle européenne et mondiale, mais Vulnérable en Franche-Comté, En danger critique en Alsace et Disparue d’’Île-de-France
Espèce déterminante ZNIEFF en Champagne-Ardenne, Bourgogne-Franche-Comté, Alsace, Lorraine, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Limousin et Occitanie
Protections / Menaces
L’espèce est menacée par l’intensification de l’utilisation des zones viticoles, détruisant ses biotopes de prédilection. Ainsi, beaucoup de populations se sont éteintes dans la moitié nord de la France. L’utilisation de pesticides s’ajoutant à l’expansion des terres cultivées est donc une très grande menace pour l’espèce, qui a vu sa population réduite de plus de 50% (peut-être même 90%) en Allemagne par exemple.
L’abandon du pâturage sur les grandes pelouses sèches pose également problème, car cela permet aux arbres et arbustes d’y pousser. Le milieu se ferme et ne convient plus à Oedipoda germanica.
L’expansion de l’urbanisation le long des pentes sèches et le remplissage ou l’engraissement des gravières et des carrières sont également des menaces.
Identification
• coloration gris pâle à noirâtre, parfois brunâtre, selon le substrat
• carène médiane du pronotum légèrement surélevée
• deux à trois bandes transversales sombres et claires sur les élytres
• ailes postérieures rouge vif (rarement jaunâtre) à large bande sombre sur la partie antérieure et postérieure, seul l’apex de l’aile est transparent
• encoche au bord supérieur du fémur postérieur
Autres noms
Criquet à ailes rouges, Criquet rubané, Criquet rouge, Œdipode germanique
Étymologie
• Oedipoda vient du grec “oídos” qui signifie “gonflement” et “poús” qui signifie “pied”. Il est vrai que les fémurs postérieurs de ces criquets sont assez renflés.
• Germanica signifie “de Germanie”
Taille
15 à 22mm pour le mâle, 22 à 30mm pour la femelle
Habitat
Milieux rocheux, chauds et secs à faible végétation comme les pentes caillouteuses et rocheuses, les carrières, les gravières, les vignobles, les lits de galets des cours d’eau, de 0 à 2650m
Répartition géographique

Période d’observation

Hivernation
Œufs
Cycle
Les œufs sont pondus dans un sol meuble, sablonneux ou pierreux. Ils sont bien adaptés aux températures élevées du sol. Les larves éclosent l’année suivante en mai et passent par 5 stades avant de devenir adultes
Stridulations
Ces criquets ne chantent pas, mais les mâles émettent de doux “schwi, schwi” à l’encontre des femelles avant de s’accoupler avec elles. En vol, les deux sexes produisent un faible bourdonnement.
Espèces semblables
En prenant en compte la coloration rouge des ailes :
• L’Œdipode ibérique (Oedipoda coerulea) est une espèce peu fréquente et localisée dans le sud des Pyrénées (à priori absent là où j’ai fait l’individu présenté ici). Elle a en principe les ailes bleues, rarement rouges.
• L’Œdipode occitane (Oedipoda charpentieri) est très ressemblant. J’ai pu l’éliminer ici car c’est une espèce de basse altitude (1500m pour l’O. germanica présenté ici). De plus, c’est la frome à ailes bleues qui est la plus courante chez cette espèce. Il existe une forme à ailes roses, mais elle est très rare. En vue de profil, la carène médiane du pronotum est nettement surélevée dans sa partie antérieure.
• L’Œdipode cévenole (Celes variabilis) a une coloration particulière, les mâles sont très sombres et les femelles sont brunes à taches plus sombres. Il ne présente pas de décrochement sur le fémur 3. Petit plus dans mon cas, il n’est pas présent en Ariège.
• L’Œdipode stridulante (Psophus stridulus) a un pronotum régulièrement bombé, sans coupure de la carène médiane.
• Le genre Acrotylus a un corps un peu plus élancé et ses ailes sont roses à la base, à tache sombre n’atteignant pas le bord antérieur de l’aile. Il ne possède pas le décrochement sur la face supérieure du fémur 3.
Sources
• Le Monde des insectes
• INPN
• Cahier d’identification des orthoptères de France, Belgique, Luxembourg et Suisse
• Guide des sauterelles, grillons et criquets d’Europe occidentale, Les guides du naturaliste
• Orthoptera.ch
• Shna-Ofab
• GBIF
Bonjour Jessica, très belle rencontre comme toujours. A première vue, il me semble difficille à différencier de l’oedipe turquoise. Amitiés Tania et Fabrice
Oui en effet, sans les ailes la différenciation est difficile ! Mais en vol on ne peut pas louper ce beau rouge