Publié le 30 septembre 2022
Dernière mise à jour il y a 8 mois

Ochsenheimer, 1808
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Cette espèce se développe sur diverses graminées. La femelle pond ses œufs à l’abri dans les gaines foliaires des plantes hôtes.
Ordre : Lepidoptera
Sous-ordre : Glossata
Infra-ordre : Heteroneura
Super famille : Papilionoidea
Famille : Hesperiidae
Sous-famille : Hesperiinae
Tribu : Thymelicini
Genre : Thymelicus
Espèce : Thymelicus lineola
Difficulté de détermination

Statut de conservation

Préoccupation mineure à l’échelle européenne, nationale et régionale.
Menaces / Protection
Bien que répandue, sa population est mise à mal par l’utilisation des pesticides, la fragmentation de ses habitats, la coupe des friches et des haies, le drainage des prairies humides, l’enrichissement par le fumier des prairies maigres et les fauches répétées.
Les prairies à unique fauche annuelle fin juin sans enrichissement du sol et le pâturage extensif sont à privilégier pour favoriser la présence de cette espèce.
Identification
L’Hespérie du dactyle (Thymelicus lineola) a la face supérieure des ailes oranges à marge brun sombre. Le dessous des ailes est orange également, l’aile postérieure étant saupoudrée de gris. Le dessous de l’extrémité de l’antenne est noir (mieux visible en vue de face).
• Le mâle possède une strie androconiale très fine et souvent interrompue à la base, parallèle à la côte de l’aile.
• La femelle ne possède pas cette bande androconiale.
Autres noms
Hespérie des graminées, Ligné, Hespérie orangée, Hespérie européenne
Étymologie
• “Thymelicus” signifie en latin “relatif au théâtre” (adjectif) ou “acteur, musicien” (nom). Le nom est probablement dérivé de “Thymele“, nom de genre créé par Fabricius pour désigner des hespéries noires, venant de Thymélé qui était une actrice de mime.
Ce peut être aussi lié au nom grec “thumelikos” qui est un membre du chœur dans la tragédie grecque. Les choristes étaient les danseurs, il peut y avoir un rapport avec la manière vive de voler du papillon.
• “Lineola” vient du latin “linea” qui signifie “trait”, et veut donc dire “petit trait”, en référence à la fine et courte strie androconiale du mâle.
Taille
24 à 28 mm d’envergure.
Jusqu’à 22mm de long pour la chenille.
Habitat
Prairies et clairières herbeuses jusqu’à 2300m.
Répartition géographique
Introduit accidentellement en Amérique du nord en 1910 (à London, Ontario), principalement via des ballots de foin.

Comportement
Le mâle est territorial et chasse les autres hespéries.
Pour pondre, la femelle descend à reculons le long de la tige, jusqu’à trouver une gaine qui lui convient. Elle insère alors son abdomen en profondeur à l’intérieur pour y déposer ses œufs. Elle recherche des gaines serrées.
Période d’observation
Une génération par an

Hivernation
Chenille formée dans son oeuf.
Plantes hôtes
Graminées :
Agrostide commune (Agrostis capillaris), Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), Vulpin des prés (Alopecurus pratensis), Brome stérile (Anisantha sterilis), Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), Fromental (Arrhenatherum elatius), Brachypode penné (Brachypodium pinnatum), Brachypode rupestre ( Brachypodium rupestre), Brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), Brome érigé (Bromopsis erecta), Brome mou (Bromus hordeaceus), Brome en grappe (Bromus racemosus), Roseau des bois (Calamagrostis epigeios), Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), Chiendent rampant (Elytrigia repens), Fétuque ovine (Festuca ovina), Avoine des prés (Helictochloa pratensis), Houlque laineuse (Holcus lanatus), Houlque molle (Holcus mollis), Ivraie vivace (Lolium perenne), Baldingère faux-roseau (Phalaroides arundinacea), Fléole des prés (Phleum pratense), Pâturin des prés (Poa pratensis), Fétuque des prés (Schedonorus pratensis), Avoine dorée (Trisetum flavescens), Blé tendre (Triticum aestivum).
Également Laîche des marais (Carex acutiformis), Cyperaceae.
Cycle
La femelle pond ses œufs dans la gaine foliaire des graminées (jusqu’à 60 par femelle en tout, à raison de 5 à 10 par gaine). Les petites chenilles formées passeront l’hiver dans leur œuf. Elles naitront au printemps et commenceront à s’alimenter sans manger le chorion de leur œuf. Au bout de quelques jours, elles rassembleront les deux extrémités d’une feuille avec de la soie pour se former un abri, depuis lequel elles se nourriront.
Oeuf
Ils sont ovales et aplatis. D’abord pâles, ils deviennent crème au bout de quelques jours, puis au bout de 3 semaines ils sont blancs avec la tête noire de la chenille visible par transparence.
Chenille
• Au 1er stade, elle est jaunâtre à verdâtre avec la tête noire et une bande transversale sombre sur le premier segment thoracique. Le corps est recouvert de très fines granulations noirâtres.
• Au 2nd stade, elle est jaunâtre pâle avec des bandes longitudinales olive. Le corps est piqueté de verrues sombres. La tête est noire avec quelques poils blanchâtres.
• Au 3ème stade, elle ressemble au stade précédent mais la coloration est plus verte, les bandes longitudinales un peu plus sombres et la tête ocre. Le corps est plus densément recouvert de verrues noires.
• Au 4ème stade, elle est verte, la ligne sombre médiane est bordée de pâle sur les côtés, elle possède une ligne latérale blanchâtre plus nette. De chaque verrue noire sort un petit poil blanc épineux. La tête est beige, avec une bande verticale brun roux au centre et deux bandes similaires latérales. Les poil blanchâtres de la tête sont un peu plus longs.
• Au 5ème stade, son corps est mince et effilé, le segment anal est arrondi. Le corps est vert clair, moucheté de vert plus sombre, avec la ligne médiane vert sombre bordée de vert pâle, et une nette ligne latéro dorsale vert pâle. La tête est oblongue, vert nacré pâle, les bandes sombres sont toujours présentes.
Chrysalide
Elle est formée à la base de la plante hôte, dans une feuille dont les bords sont repliés par de la soie. Elle est attachée verticalement à la feuille par une ceinture de soie située derrière le cou. La chrysalide est étroite et fusiforme, d’abord verte, puis devenant petit à petit brune puis noirâtre. Le papillon émerge au bout de 3 semaines.
Parasitoïdes
• Diptère Tachinidae : Pales pavida, Phryxe vulgaris
• Hyménoptère Ichneumonidae : Syspasis scutellator
Réseau trophique
La chenille peut être la proie d’oiseaux, de punaises chasseuses (Pentatomidae Asopinae, Reduviidae) et des parasitoïdes listés ci-dessus.
Le papillon est un pollinisateur, et peut lui aussi être la proie d’oiseaux, de mouches chasseuses (Asilidae) et d’araignées.
Régime
La chenille se nourrit des feuilles de graminées, le papillon butine les fleurs (souvent de centaurées, de scabieuses, de cirses ou de chardons). Les mâles sont souvent observés butinant les excréments, les zones boueuses ou les flaques, recherchant les sels minéraux.
Espèces semblables
Pour le papillon :
• L’Hespérie de la houque (Thymelicus sylvestris) est la plus proche. Le critère le plus fiable est la couleur du dessous de l’apex de l’antenne : il est roux chez cette espèce (et non pas noir). Les mâles ont également une strie androconiale plus épaisse, se rapprochant de la côte en allant vers l’apex.
• L’Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon) a elle aussi le dessous de la massue antennaire orange. Le dessous de l’aile postérieure est généralement orangé, sans écailles grises. La strie androconiale du mâle est fine également mais elle est plus longue et non interrompue à la base. La femelle possède une série de taches oranges en arc de cercle sur le dessus de l’aile antérieure, près de l’apex.
• La Sylvaine (Ochlodes sylvanus) a le dessus des ailes de couleur moins uniforme, avec de vagues taches pâles vers l’apex de l’aile et la marge plus largement sombre. La face inférieure des ailes possède des taches plus claires près de l’apex.
• Le Comma (Hesperia comma) a des taches claires bien contrastées sur le dessous des ailes. Le dessus de l’aile antérieure possède également des taches pâles vers l’apex.
• L’Hespérie du riz (Gegenes nostrodamus) a les ailes brun uniforme, mais sa coloration est plus terne, brun grisâtre et non orangé. En France, on ne la trouve qu’en Corse. Elle est aussi présente (entre autres) en Espagne, au Portugal et en Italie.
• Il existe une espèce proche au Maghreb, l’Hespérie maghrébine (Thymelicus hamza). La bande androconiale du mâle est courte et épaisse. La femelle semble avoir la marge externe (marge bien large) du dessus des ailes antérieures plus brune que le centre de l’aile, mais je ne sais pas vraiment si c’est un critère fiable.
• Il y a également une autre espèce proche présente en Grèce, Turquie, Iran, Syrie, Liban, Israël : l’Hespérie de Lederer (Thymelicus hyrax). Le mâle a également une bande androconiale courte et interrompue. Elle serait plus grande que les autres espèces d’hespéries oranges, et sur le peu de photos que j’ai pu voir la massue antennaire semble rousse dessous (mais je ne sais pas si c’est un critère constant chez cette espèce).
Sources
• Papillons de France, Tristan Lafranchis
• Papillons d’Europe et d’Afrique du nord, Delachaux et Niestlé
• Portail Biodiversité en Wallonie
• Shna-Ofab
• INPN
• lepinet.fr
• Commanster.eu
• Plant Parasites of Europe
• GBIF
• Le blog de jean-yves cordier
• ANAB Association Nature Alsace Bossue
• Bourgogne-Franche-Comté Nature
• UK Butterflies
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