Publié le 25 février 2023
Dernière mise à jour il y a 1 mois

Latreille, 1805
❝
Les guêpes de ce genre sont des parasites d’œufs de criquets
Ordre : Hymenoptera
Sous-ordre : Apocrita
Infra-ordre :
Super famille : Platygastroidea
Famille : Scelionidae
Sous-famille : Scelioninae
Tribu :
Genre : Scelio
Espèce :
Difficulté de détermination du genre

Difficulté de détermination des espèces

Protection / Menaces
Les Scelio sont très sensibles à la modification de leur habitat, modifications qui influent aussi sur les populations de criquets, indispensables à leur survie. Les capacités de dispersion des Scelio sont bien moindres que celles de leurs hôtes. Aussi, si des populations d’Acrididae réussissent à s’adapter à des modifications environnementales (que ce soit à cause du réchauffmeent climatique ou de la destruction directe de leur habitat par l’homme), les parasites Scelio auront plus de difficultés.
Identification
Les guêpes du genre Scelio ont un corps assez allongé, souvent noir et recouvert de soies blanches éparses chez beaucoup d’espèces. L’abdomen est relativement aplati à segments subégaux, souvent strié longitudinalement. Les yeux sont glabres, le front presque plat. Les ocelles latéraux sont plus proches des yeux que de l’ocelle central. La veine submarginale des ailes antérieures est dilatée en pseudo stigma, celle des ailes postérieures est courte et incomplète.
• Les mâles possèdent 10 articles aux antennes et 8 segments abdominaux.
• Les femelles possèdent 12 articles aux antennes dont 6 à la massue et 6 segments abdominaux.
Il s’agit du genre le plus fourni de la famille des Scelionidae. L’INPN ne donne que deux espèces françaises et je n’ai pas trouvé de clé pour notre pays, mais à mon humble avis il est fort possible qu’il y ait plus de 2 espèces chez nous. Il y a environ 300 espèces connues dans le monde chez ce genre, mais on estime qu’il y en aurait au moins 500, car beaucoup d’espèces semblent avoir une distribution restreinte et la famille a été peu étudiée dans plusieurs régions (Afrique australe, Amérique du sud et Indo-Pacifique).
Étymologie
“Scelio” signifie en latin “escroc, imposteur, malfrat, voyou”. Le mot est dérivé de “Scelus” qui signifie “crime, méfait”. Il est probablement en lien avec le mode de vie de ces guêpes, qui se développent dans les œufs d’autrui.
Taille
3 à 4,5 mm
Habitat
On trouve les femelles déambulant au sol, dans des zones où les criquets sont présents.
Répartition géographique

Comportement
Certaines espèces pratiquent la phorésie. Aux États-Unis, on a observé des femelles se fixer sur le dos de locustelles jusqu’au moment de la ponte. Ainsi, elles n’ont pas besoin de se fatiguer à chercher les oothèques.
En Australie, lors d’années où les Locusta pullulent, les femelles Scelio bipartitus peuvent être observées par centaines au sol, près des lieux de ponte, courant et creusant le sol à la recherche des œufs. Un pied cube de terre a été prélevé dans une zone de ponte de Locusta, et sur 650 œufs, 600 hyménoptères sont sorti contre 50 criquets.
Période d’observation

Hivernation
Adultes ou larves en développement dans les œufs de criquets.
Biologie
Les Scelio parasitent les œufs d’orthoptères Acrididae.
Avant la ponte, la femelle recherche une oothèque de criquet. Ces dernières sont enfouie dans le sol, entre 1 et 3 cm de profondeur. Elle serait capable de détecter les composés chimiques de l’écume des oothèques. Une fois trouvée, elle creuse le sol puis ouvre un passage dans l’oothèque protectrice avec ses mandibules jusqu’à atteindre les œufs. Elle fait ensuite marche arrière dans ce passage, puis à l’aide de son ovipositeur télescopique pond dans le plus d’œufs possible. La fécondité est variable et chaque femelle peut parasiter de 30 à 230 œufs. Les larves éclosent au bout de 2 à 8 jours. Au premier stade, les elles se servent de leurs puissantes mandibules pour tuer leurs frères et sœurs, dans le cas où la femelle a pondu plusieurs fois dans le même œuf. Il n’y a toujours qu’une seule guêpe qui sort d’un œuf. Elles passent ensuite par un second stade, se nourrissent du contenu de l’œuf de criquet, puis se nymphosent dedans. Le développement larvaire dure de 8 à 13 jours pour les larves ne passant pas par une diapause, le stade nymphal dure de 7 à 9 jours.
Les œufs parasités deviennent plus opaques et foncés que ceux qui ne le sont pas. Le développement des larves de Scelio est plus long que celui des larves des orthoptères parasité. Ainsi, si dans une oothèque les œufs du dessus sont parasités et pas ceux du dessous, les criquets se retrouvent coincés à leur naissance sous les œufs occupés par les Scelio. Ils ne peuvent pas remonter l’oothèque pour sortir, et finissent donc par mourir…
Les œufs non fécondés donnent des mâles, ceux fécondés donnent des femelles. Les mâles sont rares ou inconnus pour certaines espèces.
Oeufs
Ils sont ovales et effilés, pédonculés. Leur taille augmente suite à l’absorption de la tige du pédoncule.
Larve
Au stade 1, la larve a un fort étranglement au niveau du thorax. Son abdomen est globuleux et se termine par une queue. Elle possède de grandes mandibules pointues et incurvées vers l’arrière.
Au stade 2, sa forme est plus typique, avec un corps ovale allongé classique de larve d’hyménoptère.
Parasitoïde
• Hyménoptère Pteromalidae : Trichomalopsis parnarae, hyperparasotoïde de Scelio et Eurytoma dans les oeufs de Oxya hyla
Régime
Il n’y a pas d’observation de nourrissage des adultes dans la nature. En élevage, les femelles ont accepté de l’eau sucrée. Les larves se nourrissent du contenu des œufs de criquets.
Réseau trophique
Ces petits hyménoptères participent à la régulation naturelle des Acrididae. A Hawaï, une espèce (Scelio pembertoni) a été utilisée avec succès comme agent de lutte biologique contre Oxya japonica.
Espèces semblables
Ces micro-hyménoptères ne sont pas simples à identifier. Beaucoup de clés sont basées sur des critères généralement ardus à voir sur photo. Ce genre semble cependant relativement aisé à reconnaitre. En m’aidant des clés et en demandant confirmation à un spécialiste, l’identité de l’individu présenté ici de fait pas de doutes.
• Le genre Sparasion est semblable mais les espèces possèdent entre 1 et 3 lamelles frontales, formant 1 à 3 arrêtes saillantes bien visibles de profil.
Sources
• Le Monde des insectes
• Wikipedia
• WaspWeb
• Deux nouveaux parasites des œufs de Locusta migratoria migratorioides en Afrique
• Field Guide to the Insects of Tasmania
• The genus Scelio Latreille in Australia (Hymenoptera; Proctotrypoidea)
• Monograph of the Afrotropical species of Scelio Latreille (Hymenoptera, Platygastridae), egg parasitoids of acridid grasshoppers (Orthoptera, Acrididae)
• New records of Scelio species (Hymenoptera : Scelionidae) from Iraq : egg parasitoids of acridid grasshoppers (Orthoptera : Acrididae)
• New Host Records for North American Scelio (Hymenoptera: Scelionidae), Parasitic on Grasshopper Eggs (Orthoptera: Acrididae)
• Nearctic Species of Scelionidae (Hymenoptera : Proctotrupoidea) that Parasitize the Eggs of Grasshoppers
• Biology, Ecology and Systematics of Australian Scelio: Wasp Parasitoids of … – Paul Dangerfield, Andrew Austin, Graeme Baker – Google Livres
• Key to genera of Scelionidae of the Holarctic region, with descriptions of new genera and species (Hymenoptera: Proctotrupoidea)
• Himenòpters de Ponent
• INPN
• Fauna Europaea
• Taxonomic tree of plants and animals with photos
• GBIF