Publié le 20 février 2023
Dernière mise à jour il y a 4 semaines

Lepeletier, 1841
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Cette espèce est cleptoparasite, c’est à dire que ses larves se développent en dévorant la nourriture qu’une autre espèce d’hyménoptère a récolté pour sa progéniture
Ordre : Hymenoptera
Sous-ordre : Apocrita
Infra-ordre : Aculeata
Super famille : Apoidea
Famille : Megachilidae
Sous-famille : Megachilinae
Tribu : Megachilini
Genre : Coelioxys
Espèce : Coelioxys afra
Difficulté de détermination

Statut de conservation

Préoccupation mineure à l’échelle européenne, non évaluée à l’échelle nationale
Espèce déterminante ZNIEFF en Alsace
Protections / Menaces
Ces hyménoptères sont en régression comme la plupart des insectes. Ils sont très sensibles aux pesticides. Coelioxys afra est d’autant plus fragile que sa survie dépend directement de ses hôtes. Pas de Megachile, pas de Coelioxys. Les hôtes de Coelioxys afra ont besoin de talus ou de dunes pour nidifier et d’une grande variété de fleurs. La perte de leurs habitats, comme par exemple la destruction des zones dunaires au profit de l’urbanisation littorale, est un problème pour la conservation de ces espèces. la pression humaine est partout, même dans les zones naturelles protégées.
Identification
Coelioxys afra est une abeille de couleur noirâtre, à pilosité blanchâtre mêlée d’écailles notamment sur les côtés et le dessous du thorax, l’arrière de la tête, les pattes et l’abdomen. Ce dernier présente des bandes pileuses à l’apex des tergites, plus larges sur les côtés. L’aile antérieure possède 2 cellules cubitales. Les axilles sont modifiées en forme de dent. Les yeux sont velus et les mandibules rougeâtres. Le tergite 1 est noir et elle ne possède pas d’épine sur la coxa de la première paire de pattes.
• La femelle possède 12 articles antennaires et 6 segments abdominaux. Ses antennes sont en grande partie brunâtres, et entre elles se trouve une crête longitudinale frontale. L’apex du tergite et du sternite 6 est large. Le sternite 6 est plus large que le tergite correspondant et possède une échancrure à l’apex.
• Le mâle possède 13 articles antennaires et 7 segments abdominaux. Ses antennes sont brunes, rouge jaunâtre dessous. Il possède en plus des bandes blanches qu’à la femelle, une fine bande d’écailles blanche centrale, interrompue au milieu, à la base des tergites. Le bord apical du 4ème sternite est concave. L’apex du tergite 6 possède 4 paires d’épines espacées.
Étymologie
• Coelioxys vient du grec “κοιλία (koilía)” qui signifie “ventre” et “όξύς (oxýs)” qui signifie “pointu”, en référence à la forme pointue de l’abdomen des femelles de ce genre.
• “Afra” signifie en latin “d’Afrique”.
Taille
6,5 à 9mm
Habitat
Milieux chauds à végétation clairsemée
Répartition géographique

Comportement
Pour dormir, elle s’accroche aux tiges des plantes à l’aide de ses mandibules
Période d’observation

Hivernation
Larve dans le cocon
Plantes butinées
Elle n’a pas de préférence particulière, mais privilégie les plantes butinées par ses hôtes. Elle a déjà été observée sur : Lotier corniculé (Lotus corniculatus), Mélilot blanc (Melilotus albus), Vipérine commune (Echium vulgare), Origan (Origanum vulgare), Thym serpolet (Thymus serpyllum), Germandrées (Teucrium sp.), Centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa), Inule à feuilles de saules (Pentanema salicinum), Panicaut champêtre (Eryngium campestre)
Biologie
La femelle se met à la recherche d’un nid de Megachile en cours de construction. Elle attends que la propriétaire s’en aille chercher des feuilles ou du pollen pour entrer dans le nid. Elle se sert ensuite de l’extrémité de son abdomen pointue pour entailler la provision de pollen et la paroi de la cellule tapissée de feuille. Elle pond ensuite un œuf dans cette entaille, à côté de l’œuf de Megachile. Une fois que la petite Coelioxys nait, elle dévore l’œuf de Megachile puis les réserves de pollen et de nectar. Une fois son développement achevé, elle passera tout l’hiver dans son cocon, tissé dans la cellule. L’abeille adulte émergera au printemps suivant.
Hôtes
Megachile pilidens, Megachile leachella, Megachile dorsalis, peut-être Megachile apicalis
Régime
Les adultes se nourrissent de nectar, les larves du pollen et du nectar stocké par les Megachile pour leurs larves
Réseau trophique
Bien qu’elle n’aie pas besoin de collecter de pollen pour ses larves, elle doit se nourrir et butine donc beaucoup de fleurs. Alle participe ainsi à la pollinisation. Elle peut également servir de repas à d’autres arthropodes comme les araignées et les mantes religieuses.
Espèces semblables
Ce genre est assez délicat à identifier sur photo.
Valable pour les deux sexes :
• Coelioxys argentea est plus grande (12,5 à 15mm pour la femelle, 11 à 14mm pour le mâle), sa coxa 1 est munie d’une épine, le T6 du mâle possède 3 épines.
• Les Coelioxys du sous genre Coelioxys (C. aurolimbata, C. conoidea, C. elongata, C. inermis, C. lanceolata, C. mandibularis, C. quadridentata et C. rufescens) ne possèdent pas d’écailles sur le corps, uniquement des soies. C’est également le cas pour Coelioxys alata.
• Le genre Megachile n’a pas les axilles pointues mais arrondies, les femelles possèdent une brosse ventrale et les mâles n’ont pas d’aussi longues épines à l’apex de l’abdomen.
Pour les femelles, en France :
• Coelioxys haemorrhoa est très proche. Elle ne possède pas de carène centrale longitudinale sur le front, entre les antennes (la zone est tout de même légèrement bombée). Son premier tergite est rouge. Son 6ème sternite est plus brusquement tronqué dans sa partie apicale.
• Coelioxys coturnix n’a pas d’échancrure à l’apex du 6ème sternite. Le tergite 1 et les antennes sont rougeâtres.
• Coelioxys emarginata est plus grande (11 à 13 mm), ses segments abdominaux sont tous noirs (ou au maximum brunâtres), c’est aussi le cas des antennes et des mandibules.
• Coelioxys obtusa a l’apex du sternite 6 (qui dépasse largement le tergite 6) large et triangulaire.
• Coelioxys polycentris, Coelioxys brevis, Coelioxys echinata, Coelioxys acanthura et Coelioxys caudata ont l’apex du sternite et du tergite 6 allongé et étroit.
• Aglaoapis tridentata peut lui ressembler mais le tergite 6 n’est pas rougeâtre et ses soies blanches sont vraiment des poils et non des écailles.
Sources
• Abeilles d’Europe, NAP éditions
• Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux et Niestlé
• Abeilles sauvages, Glénat
• Le Monde des insectes
• Sur l’identité de Coelioxys coturnix Pérez 1884 ( Hymenoptera – Megachilidae). Osmia, 8: 5-10
• Clé des Coelioxys de la Péninsule ibérique
• Clé pour identifier les espèces de Coelioxys Latreille 1809 de Belgique
• A visual guide for the identification of British Coelioxys Bees
• Albums de Steven Falk | Flickr
• IDmyBee
• Naturspaziergang: Naturlexikon – Naturfotografie
• BWARS
• INPN
• Wikipédia
• Wildbienen-Spezies (Apidae)
• Wildebijengids over Nederlandse solitaire bijen
• Naturalis Institutional Repository: De schubhaarkegelbij Coelioxys afra nieuw voor Nederland (Hymenoptera: Apoidea: Megachilidae)
• First record of a sharp-tailed bee (Hymenoptera: Apoidea) from the Maltese Islands, with an updated checklist of Megachilidae
• Coelioxys rufocaudata Sm. (Hymenoptera, Metachilidae) cleptoparasite de Megachile rotundata F. (Hymenoptera, Megachilidae) pollinisateur de la luzerne
• Inventaire analytique des mégachilides de la Manche,Argiope69
• GBIF