Publié le 16 décembre 2018
Dernière mise à jour il y a 1 mois

Lubbock, 1862
❝
Ce collembole gris argent aux longues antennes est très commun dans la litière des sous bois. Il n’apprécie pas la lumière et fuit facilement
Ordre : Collembola
Sous-ordre : Entomobryomorpha
Infra-ordre :
Super famille : Tomoceroidea
Famille : Tomoceridae
Sous-famille : Tomocerinae
Tribu :
Genre : Tomocerus
Espèce : Tomocerus minor
Difficulté de détermination

Statut de conservation
Non évalué
Identification
• corps allongé, recouvert d’écailles
• coloration gris argenté uniforme
• antennes de 4 articles, longues mais plus courtes que le corps
• le 3ème article antennaire beaucoup plus long que les autres et sans écailles (mais avec de fines soies), de couleur rose ou grise
• collier de soies à la base du thorax
• yeux composés de 6 ocelles
• les 4 ocelles antérieurs forment un carré, la distance entre les ocelles A-C et B-D est à peu près égale
Étymologie
• En décomposant le mot Tomocerus, on retrouve le grec ancien “tomós” qui signifie “coupure” et “kéras” qui signifie “corne, antenne”
• Minor signifie en latin “moindre, plus petit”
Taille
Jusqu’à 4,5mm, mais généralement autour de 2 à 3mm
Habitat
Dans les milieux humides, commun dans la litière du sol, notamment en sous bois. Il est facile à observer sous le bois en décomposition et les feuilles mortes
Répartition géographique
Semble présent dans toute la France

Période d’observation

Comportement
En général, cette espèce n’apprécie pas la lumière. Il m’arrive bien souvent de retourner une feuille morte ou un bout de bois tombé au sol, d’en repérer quelques uns, puis de les voir fuir à toute allure en courant ou en sautant à l’aide de leur furca avant même d’avoir le temps de les viser avec l’appareil photo.
Les œufs sont pondus isolément, contrairement à la plupart des autres collemboles
Réseau trophique
Comme tous les collemboles, Tomocerus minor joue un rôle clé dans les écosystèmes forestiers. Se nourrissant d’hyphes fongiques, il limite la prolifération des moisissures, tout en dispersant les spores lorsqu’elles s’accrochent sur son corps. Il contribue alors au maintien de l’équilibre entre plantes et champignons. En mangeant la matière organique en décomposition et les bactéries, il libère les nutriments qui repartent alors dans le cycle et sont absorbés en premier lieu par les végétaux.
Il est la proie d’autres arthropodes comme les acariens, les araignées, les chilopodes, les carabiques ainsi que de certains passereaux.
Régime
Moisissures, champignons, hyphes fongiques, matière organique en décomposition
Espèces semblables
• Tomocerus vulgaris a une coloration différente, les écailles de son abdomen sont plus sombres, formant à l’apex de chaque segment une bande transversale gris clair assez nette. Un autre critère pour séparer les deux espèces (pratiquement inutilisable sur photo d’individus vivants) est l’aspect des dents sur la furca : tridentées chez T. minor, simples chez T. vulgaris.
• Le genre Pogonognathellus possède des écailles sur le 3ème segment antennaire, mais ce n’est pas facile à voir. Le plus simple est de regarder les 4 ocelles antérieurs : formant un carré chez Tomocerus, un losange chez Pogonognathellus (voir le visuel). Un autre critère mentionné est l’apex des segments 3 et 4 des antennes : plus effilé que chez Tomocerus. je trouve que ce critère n’est pas toujours évident, car certains Tomocerus ont aussi des antennes assez effilées à l’apex. Il existe deux espèces dans ce genre : Pogonognathellus flavescens, qui a les antennes plus courtes que le corps comme Tomocerus minor, et Pogonognathellus longicornis, dont les antennes sont plus longues que le corps.
• D’après le catalogue des collemboles de France, il existerait d’autres espèces de Tomoceridae : Tomocerus catalanus, Tomocerus problematicus, Plutomurus unidentatus et Tritomurus falcifer ont été trouvé dans des grottes. Pour les autres (Tomocerina minuta, Tomocerus baudoti et Tomocerus botanicus), j’ai posé la question à Frans Janssens, spécialiste des Collemboles, qui dit que ces espèces ont été décrites avec des individus conservés dans l’éthanol, ayant perdu leurs écailles. Ce sont des espèces qui seraient rares et que personne n’a vu vivantes. Leur existence même serait douteuse.
Sources
• Le petit collembole illustré
• Checklist of the Collembola of the World
• Catalogue des collemboles de France
• INPN
• GBIF
• NatureSpot
• AJC Springtails