Publié le 15 juillet 2022
Dernière mise à jour il y a 2 mois

Linnaeus, 1758
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Ce cousin du Moro-sphinx, moins abondant, butine lui aussi à la manière d’un colibri, prenant appui sur les fleurs avec sa première paire de pattes. Ses ailes sont couvertes d’écailles à l’émergence, mais ces dernières disparaissent lors du premier vol. Elles deviennent alors transparentes, avec une large marge rouge qui subsiste.
Ordre : Lepidoptera
Sous-ordre : Glossata
Infra-ordre : Heteroneura
Super famille : Bombycoidea
Famille : Sphingidae
Sous-famille : Macroglossinae
Tribu : Dilophonotini
Genre : Hemaris
Espèce : Hemaris fuciformis
Difficulté de détermination

Statut de conservation
Non évalué
Menaces
Les pratiques modernes de gestion des forêts ont considérablement réduit ses effectifs.
Identification
Le Sphinx-gazé (Hemaris fuciformis) a un corps trapu et velu, de couleur brun verdâtre dessus, blanchâtre sur les côtés. Il possède deux segments abdominaux rouges et une touffe de poils noirs à l’apex de l’abdomen. Lors de l’émergence, les ailes sont recouvertes d’écailles brun clair, qui disparaissent après le premier vol. Elles deviennent alors transparentes, à marge et nervures rouges.
Le mâle a les antennes discrètement pectinées, un peu plus épaisses que celles de la femelle.
La femelle a les antennes parfaitement cylindriques, un peu plus fines que celles du mâle.
Autres noms
Sphinx fuciforme, Sphinx du chèvrefeuille.
Étymologie
• Hemaris vient du grec “haîma” qui signifie “sang”, en référence à la bordure de ses ailes.
• Fuciformis vient du latin “fucus” qui signifie “frelon” et “formis” qui signifie “à forme de”, en raison de son aspect trapu et velu rappelant un frelon.
• Sphinx gazé fait référence à la transparence de ses ailes, tandis que Sphinx du chèvrefeuille réfère à sa principale plante hôte.
Taille
38 à 48 mm d’envergure.
Habitat
Chemins forestiers, lisières de bois, du niveau de la mer jusqu’à plus de 2000m. S’aventure parfois jusque dans les jardins.
Répartition géographique

Comportement
On l’observe souvent butiner en plein vol diverses fleurs, principalement celles de couleur bleue ou violette, prenant appui sur celles-ci avec sa première paire de pattes. Il vole de jour.
Période d’observation
Deux générations, une seule génération au nord de son aire.

Hivernation
Chrysalide
Plantes hôtes
Principalement Chèvrefeuilles (Lonicera), mais aussi Gaillets (Galium), Knauties (Knautia), Symphorines (Symphoricarpos), Succise des prés (Succisa pratensis), Lychnis (Lychnis), Deutzies (Deutzia).
Cycle
Les œufs sont pondus individuellement ou par deux sur la face inférieure des feuilles (en mai-juin puis en juillet-août), de préférence sur des plantes poussant à mi-ombre. Ils éclosent au bout d’une quinzaine de jours. Les chenilles se tiennent sous les feuilles, puis se nymphosent dans une loge peu profondément enterrée dans le sol. Les adultes émergent en fin d’été ou au printemps suivant selon le moment de la nymphose.
Oeufs
Ils sont ronds, lisses, brillants et vert pâle, mesurant 1mm de diamètre.
Chenille
Elle peut atteindre 35mm de long. Elle est de couleur vert clair avec deux lignes latérodorsales blanches. Le ventre est brun. Lorsqu’elle est adulte, ses stigmates sont entourés de brun. Elle possède un long scolus brun violet sur le 8ème segment abdominal. La tête est verte. A terme, son corps devient entièrement brun. La chenille se premier stade se nourrit en grignotant les feuilles par le centre, créant des trous au milieu du limbe.
Chrysalide
Elle mesure 23 à 25 mm de long. Elle est de couleur brun noirâtre. Elle est formée dans un cocon de soie lâchement filé entrelacé de débris.
Parasitoïdes
• Diptère Tachinidae : Carcelia rasella, Masicera sphingivora, Tachina praeceps
• Hyménoptère Braconidae : Cotesia coryphe, Cotesia glomerata
• Hyménoptère Ichneumonidae : Amblyjoppa fuscipennis
Réseau trophique
La chenille est une source de nourriture non négligeable pour les oiseaux au printemps. Ils ont besoin de beaucoup de protéines pour nourrir leurs petits. Elle sert aussi de garde manger aux larves des parasitoïdes listés ci-dessus. Elles sont également directement consommées par d’autres arthropodes, comme certaines punaises prédatrices par exemple. On y pense pas, mais leurs crottes participent activement à la minéralisation du sol.
Le papillon est un pollinisateur. Il est surtout mangé par les araignées lorsqu’il se prend dans leurs toiles. Je suppose qu’une grosse thomise peut très bien l’attraper aussi.
Espèces semblables
Pour la France :
• Le Sphinx-bourdon (Hemaris tityus) a la marge des ailes de couleur plutôt brune que rouge et un peu plus étroite, il ne possède pas une ceinture rouge vers le milieu de l’abdomen, mais une ceinture noire suivie de bandes de poils oranges. La cellule des ailes antérieure n’est jamais divisée par une nervure.
• Le Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum) n’a pas les ailes transparentes ni de ceinture rouge abdominale.
Sources
• Guide des papillons nocturnes de France, Les guides du naturaliste.
• Guide des chenilles d’Europe, Les guides du naturaliste.
• GBIF
• INPN
• Sphingidae of the Western Palaearctic
• lepinet.fr
• La Bête à Images
• Permaforêt
• Lepiforum e.V.
• Les pages entomologiques d’André Lequet
• Quel est cet Animal ?
• Forêt de Fontainebleau
• Les Sphingidae de France