Fourmi écussonnée (Crematogaster scutellaris)

Publié le 16 mars 2019

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Olivier, 1972

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Cette espèce est facile à reconnaitre avec sa coloration noire et rouge et son abdomen pointu qu’elle relève à la verticale lorsqu’elle est dérangée

Ordre : Hymenoptera
Sous-ordre : Apocrita
Infra-ordre : Aculeata
Super famille : Formicoidea
Famille : Formicidae
Sous-famille : Myrmicinae
Tribu : Crematogastrini
Genre : Crematogaster
Espèce : Crematogaster scutellaris

Difficulté de détermination

Statut de conservation

Non évalué

Identification

Les ouvrières de Crematogaster scutellaris ont le corps noir avec la tête et souvent l’avant du mésosoma rouges. Le gastre est en forme de cœur, large et aplati, pointu à l’extrémite. Le pétiole est en deux parties et inséré sur la partie supérieure du gastre. Elles sont monomorphes, c’est à dire qu’il n’y a qu’un type d’ouvrières (dans les colonies anciennes, les fourmi des anciennes générations sont cependant plus petites que celles des nouvelles générations).
Les mâles ont une petite tête courte et trransverse. Ils sont de couleur noire ou brun sombre. Les ailes sont légèrement lavées de gris jaune, à nervures gris jaune.
Les reines ressemblent aux ouvrières mais elles possèdent 3 ocelles sur le dessus de la tête, sont bien plus grandes et leur gastre est moins pointu à l’apex. Le thorax est également beaucoup plus gros. Les ailes, avant qu’elle ne se les découpe, sont légèrement lavées de gris jaune à nervures brunes.

Autres noms

Fourmi scutellaire, Fourmi acrobate

Étymologie

• Crematogaster vient du grec “kremastos” qui signifie “suspendu” et “gaster” qui veut dire “ventre”, en référence au gastre relevé des ouvrières énervées. A noter également qu’en latin “crematio” signifie “brûler”.
• Scutellaris vient du latin “scutulum” qui signifie “petit bouclier, écusson”, en rapport là également à la forme du gastre

Taille

3 à 5 mm pour les ouvrières, 4 à 5 mm pour les mâles et 8 à 10mm pour les reines

Habitat

Surtout en lisière de forêt et dans les bois clairs, mais aussi en zone urbaine, jusqu’à 1200m. On peut également la rencontrer dans d’autres types de milieux pourvu qu’il y ait du bois. Elle tendance a apprécier les milieux plutôt secs.

Répartition géographique

Originaire de l’ouest du bassin méditerranéen, l’espèce a été introduite en Angleterre, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne, notamment en important du liège d’Europe du sud et d’Afrique du nord (l’espèce nichant dans l’écorce tendre de cet arbre).

Comportement

En cas d’alerte, le gastre est relevé au-dessus de la tête et excrète un liquide répulsif servant également à alerter la colonie du danger (phéromone d’alarme). Ce liquide est expulsé via l’aiguillon de la fourmi, qui est aplati et ne peut pas être utilisé pour piquer.
Les ouvrières forment de longues pistes très visibles.
Elle est très dominante sur son milieu et prend facilement le dessus sur les autres espèces.
Lors de l’essaimage, règne une grande agitation autour des trous de sorties. Les fourmis sexuées qui sont ailées s’agitent, rentrent puis sortent du nid, avant de finalement d’envoler.
Elle pratique la trophallaxie.

Période d’observation

Nid

Il est essentiellement construit dans le bois sous toutes ses formes, parfois aussi dans les murets entre les pierres ou les joints. Il arrive même qu’elles s’installent dans des galles de Cynipidae.
Les colonies sont monogynes et comptent plusieurs milliers d’individus, voire plusieurs dizaines de milliers. Il y a parfois plusieurs reines dans les grandes colonies, mais ces dernières se supportent mal. La fondation est indépendante, la gyne s’occupe seule de la première génération.
Au printemps, plusieurs nids satellites servant au développement du couvain sont exploités. Les ouvrières peuvent alors transporter du couvain d’un nid à l’autre en empruntant les pistes. Elles fabriquent un carton à base de matériaux divers qui sert à la construction de loges dans le nid.
Cette espèce peut dans de rares cas pratiquer la reproduction par parthénogénèse thélytoque, c’est à dire que les ouvrières peuvent pondre des œufs qui donneront des femelles (en plus de pouvoir pondre des œufs donnant des mâles, chose plus courante).

Hôtes et parasites

• Diptère Phoridae : Menozziola schmitzi (parasite)
• Orthoptère Myrmecophilidae : Myrmecophilus fuscus (hôte dans la fourmilière)

Réseau trophique

Elles jouent un rôle important d’équarisseur car dès qu’un cadavre est trouvé, il est emporté dans la fourmilière pour servir de garde-manger. Elles sont elle-même consommées par d’autres arthropodes et certains oiseaux, notamment les pics, grands amateurs de fourmis.

Régime

Elles sont omnivores. Elles préfèrent le miellat des pucerons et des cochenilles, mais ne dédaignent pas le nectar et les cadavres d’insectes. Elles constituent des réserves de nourriture dans leur nid en découpant ces derniers en tout petits morceaux qui finissent par se déshydrater.

Espèces semblables

Pour l’Europe :
• Camponotus lateralis (qui est souvent vue près des pistes de C. scutellaris) a une coloration similaire mais son pétiole est en une seule partie.
• Les autres espèces du genre présentes en France n’ont pas la tête rouge : Crematogaster sordidula est de couleur entièrement brune, foncée ou claire et Crematogaster auberti est de coloration brun sombre (parfois la tête et le thorax sont d’un brun à peine plus clair, mais rien à voir avec le rouge de C. scutellaris).
• Dans les Balkans, C. scutellaris est remplacée par Crematogaster schmidti. Il y a cependant une zone de chevauchement entre les deux espèces, notamment en Croatie et en Slovénie. Son corps est plutôt dans les tons brun clair, le gastre étant plus foncé.
• Il existe aussi Crematogaster gordani, apparentée à C. schmidti mais de coloration très jaune. Elle a été observée à Monténégro et en Bulgarie.