Publié le 15 février 2023
Dernière mise à jour il y a 1 mois

Meigen, 1803
❝
Les mouches du genre Metopia ne pondent pas d’œufs mais donnent directement naissance à des larves. Celles-ci, déposées à l’entrée d’un terrier d’hyménoptère, se fraient un chemin jusqu’aux cellules du nid où elles dévoreront les stocks de nourriture que les abeilles et les guêpes ont placé là pour leurs propres larves
Ordre : Diptera
Sous-ordre : Brachycera
Infra-ordre : Muscomorpha
Super famille : Oestroidea
Famille : Sarcophagidae
Sous-famille : Miltogramminae
Tribu :
Genre : Metopia
Espèce :
Difficulté de détermination du genre

Difficulté de détermination des espèces

Identification
Les mouches du genre Metopia sont assez petites, de coloration brun grisâtre avec des soies raides sur l’abdomen. Leur front est plus ou moins saillant en vue de profil selon le sexe et les espèces, et les antennes sont longues. Les ailes sont hyalines, la nervure m est coudée avec un long appendice au niveau de la courbure. Elles possèdent une rangée de longues et fortes soies parafaciales. Les soies orbitales sont disposées en deux rangées : la rangée extérieure est proclinée, la rangée intérieure est réclinée. Les soies orbitales réclinées inférieures sont donc situées entre la rangée de soies orbitale extérieure (qui sont proclinées) et la rangée de soies frontales.
Les sexes sont semblables mais la femelle ne possède pas les miroirs blancs sur le front qu’ont la plupart des mâles, ni les soies modifiées sur les tarses 1. D’autres différences subtiles existent mais sont propres aux espèces.
La distinction des espèces n’est pas aisée. Il faut observer les soies sur la partie postérieure des articles des tarses 1 (présence et longueur, critère valable pour les mâles), la présence de soie antéroventrale sur le tibia 2 (valable pour les deux sexes), la présence de soies marginales médianes sur le syntergite 1+2 (deux sexes). Les mâles de M. campestris et M. grandii ne possèdent pas ces miroirs blancs caractéristiques sur le front. La plupart des femelles ne sont pas identifiables à l’espèce sur photo et parfois même avec un examen plus approfondi.
Les clés utilisées, “Key to adult flesh flies (Diptera: Sarcophagidae) of the British Isles”, “A Revision of Oriental and Eastern Palaearctic Species of Metopia Meigen (Diptera: Sarcophagidae)” et “The Sarcophagidae Of Fennoscandia and Denmark – Thomas Pape” ne traitent pas de Metopia italiana qui est présente en France.
En combinant les critères des trois documents, une clé des espèces françaises donnerait ceci :
(A l’exception de M. italiana pour qui je ne trouve rien, et en gardant à l’esprit qu’il y a trois autres espèces non notées de France mais présentes dans les pays limitrophes).
1a : Tibia 2 avec une forte soie antéroventrale ———-> Metopia campestris (le mâle ne possède pas ces grands miroirs blancs sur le front et a de très longues soies sur la surface postérieures des articles du tarse 1, jusqu’à 4 fois aussi longs que la largeur des tarses).
1b : Tibia 2 sans soie antéroventrale ———-> 2
2a : Syntergite adominal 1+2 sans soies médianes marginales ———-> Metopia roserii, femelle
2b : Syntergite adominal 1+2 avec une paire de soies médianes marginales ———-> 3
3a : Femelles ———-> Metopia argyrocephala et Metopia staegerii (non différenciables)
3b: Mâles ———-> 4
4a : Tarsomères 2-4 du tarse 1 avec postérieurement des soies relativement longues (mai moins que chez campestris) et comme ondulées, rebiquant légèrement à l’apex ———-> Metopia staegerii
4b : pas de soies modifiées sur la partie postérieure des tarses 1 ———-> 5
5a : La partie argentée des plaques frontales s’étend sur au moins 0.6 de la partie antérieure, avec une transition progressive vers la partie postérieure qui est plus grisâtre. La rangée de soies frontales est pratiquement ininterrompue, mais faiblement développée le long de la partie contiguë des plaques fronto orbitales ———-> Metopia roserii
5b : La partie argentée des plaques frontales s’étend sur 0.4 à 0.5 de la partie antérieure des plaques, avec une transition abrupte vers la partie postérieure qui est plus grisâtre. La rangée de soies frontales est distinctement interrompue le long de la zone contigüe des plaques fronto orbitales ———-> Metopia argyrocephala
Étymologie
Metopia vient du grec “μέτωπον”, “métopon”, qui signifie “front”, en référence à la saillie frontale des espèces de ce genre.
Taille
4 à 8mm
Habitat
Prairies chaudes et sèches, friches, dunes, landes, forêts de pins…
Répartition géographique

Période d’observation

Biologie
Les larves se développent dans les nids d’hyménoptères solitaires où elles sont cleptoparasites. La femelle ne suit pas l’hyménoptère jusqu’à son nid, mais cherche directement le nid lui-même. Une fois celui-ci trouvé, elle entre dans le terrier à faible profondeur, puis donne rapidement naissance à une larve qui se fraie un chemin jusqu’aux cellules. La larve se nourrit des proies (ou du pollen) que les guêpes et abeilles ont stocké pour leur propres larves. La larve de l’hôte ne survit pas en général, mais on ne sait pas si la larve de Metopia mange la larve de l’hyménoptère ou si celle-ci meurt de faim.
Une espèce Thaïlandaise, M. sinensis (présente aussi en Chine), prédaterait directement certaines araignées dans leurs terriers. Une femelle araignée du genre Liphistius a été recueillie transportant 6 larves de cette mouche sous son ventre. Le lendemain, l’araignée était mourante et au bout de 5 jours les larves se sont transformées en pupes après avoir mangé la plupart des tissus internes de l’araignée. Plusieurs araignées de ce genre ont été capturées pendant 7 ans et aucune ne portait de larves de cette espèce. En revanche, des pupes vides ont été trouvées dans quelques terriers. Ce comportement dérive probablement directement du kleptoparasitisme. A noter que les araignées de ce genre sont paralysées par des Pompilidae directement dans leur terrier. L’araignée trouvée avec les larves étant en pleine forme (au début), il est peu probable que la mouche aie donné naissance à ses larves sur une araignée qui a été insuffisamment paralysée par une Pompilidae.
Hôtes
Diverses espèces de Pompilidae, Sphecidae, Vespidae et Apidae
Régime
Les adultes se nourrissent de nectar et de pollen, les larves de la nourriture réservée aux larves des hyménoptères parasités. Vu le grand nombre de familles répertoriées en tant qu’hôte, le régime varie des insectes et araignées paralysés aux boules de pollen et de nectar.
Réseau trophique
Les adultes participent à la pollinisation. Ils servent de repas à d’autres arthropodes (araignées, libellules, mouches chasseuses Asilidae, mantes religieuses…) mais aussi aux oiseaux capables de les attraper.
Genres semblables
A compléter (pour les femelles et les espèces dont les mâles ne possèdent pas ces miroirs sur le front).
L’individu présenté ici se reconnait facilement aux deux grandes taches blanches sur le front.
Sources
• Le Monde des insectes
• Diptera.info
• BugGuide.Net
• Host Nest Discrimination by a Cleptoparasitic Fly, Metopia campestris (Fallén) (Diptera: Sarcophagidae: Miltogramminae)
• A Revision of Oriental and Eastern Palaearctic Species of Metopia Meigen (Diptera: Sarcophagidae)
• The Sarcophagidae Of Fennoscandia and Denmark – Thomas Pape
• Hexapoda
• Insektarium
• Metopia sinensis (Diptera, Sarcophagidae), an unusual predator of Liphistius (Araneae, Mesothelae) in northern Thailand
• INPN
• Fauna Europaea
• Catalogue of the Sarcophagidae of the World (Insecta: Diptera)
• Histoire naturelle des insectes, Diptères
• Key to adult flesh flies (Diptera: Sarcophagidae) of the British Isles