Publié le 11 novembre 2022
Dernière mise à jour il y a 7 mois

Linnaeus, 1753
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Les fleurs blanches de la dryade à huit pétales suivent la course du soleil en journée, comme le font les boutons floraux des tournesols. Sa corolle en forme de coupe concentre la chaleur, et beaucoup d’insectes viennent s’y réchauffer et par la même occasion butiner et donc assurer la pollinisation.
Famille : Rosaceae
Difficulté de détermination

Statut de conservation
Espèce protégée

Préoccupation mineure à l’échelle nationale, mais Vulnérable en Franche-Comté et En danger en Auvergne.
Identification
La Dryade à huit pétales (Dryas octopetala) est une plante gazonnante à tige couchée et très rameuse.
Ses fleurs, hermaphrodites ou uniquement femelles, sont grandes, blanches et solitaires. Elles possèdent entre 7 et 9 pétales, généralement 8, et de nombreuses étamines jaunes. Elles sont portées par un pédoncule velu. Le calice est également velu.
Les feuilles sont oblongues, lisses et luisantes dessus, tomenteuses dessous, à bords crénelés et à nervation marquée.
Les fruits sont des akènes à longue arête plumeuse, groupés en toupet.
Autres noms
Chênette, Thé suisse, Thé des Alpes, Herbe à plumets, Herbe aux cerfs, Argentine.
Étymologie
• “Dryas” vient du grec ancien “dryás”, qui vient de de “drys” signifiant “chêne”. Les dryás, driades en français, sont les nymphes protectrices des bois. Elles sont souvent représentées avec une couronne de feuilles de chêne sur la tête, arbre qui comme elles est un symbole de force et de longévité.
• “Octopetala“ vient du latin “octo” qui signifie “huit” et “petalum” qui signifie “pétale”, en référence à son nombre de pétales qui est souvent (mais pas toujours) de 8.
Type végétatif
Vivace
Taille
2 à 10cm de haut, jusqu’à 40mm de diamètre pour la fleur
Habitat
Pelouses rocailleuses, rochers d’altitude, toundra arctique, de 1200 à 2800m en France, également à basse altitude dans le nord de son aire.
Répartition géographique

Période d’observation

Êtres vivants associés
• Acariens Eriophyidae : Eriophyes dryadis, Phyllocoptes lakusici
• Coléoptère Curculionidae : Anthonomus brunnipennis
• Homoptères Aphididae : Acyrthosiphon brevicorne, Acyrthosiphon svalbardicum
• Homoptère Cicadellidae : Rosenus laciniatus
• Hyménoptères Tenthredinidae : Empria alpina, Pristiphora malaisei
• Lépidoptères Coleophoridae : Coleophora derasofasciella, Coleophora nubivagella, Coleophora unigenella
• Lépidoptère Douglasiidae : Tinagma dryadis
• Lépidoptères Gelechiidae : Aristotelia heliacella, Sophronia gelidella
• Lépidoptère Geometridae : Elophos dilucidaria
• Lépidoptère Gracillariidae : Parornix alpicola
• Lépidoptère Hesperiidae : Pyrgus andromedae
• Lépidoptère Nepticulidae : Stigmella dryadella
• Lépidoptère Noctuidae : Anarta melanopa
• Lépidoptères Tortricidae : Acleris aspersana, Ancylis comptana, Aphelia viburniana, Argyroploce noricana, Argyrotaenia ljungiana, Epinotia mercuriana
• Champignons : Brunnipila dryadis, Cainiella johansonii, Crocicreas dryadis var. uniseptata, Epipolaeum absconditum, Grahamiella dryadis, Hypoderma dryadis, Isothea rhytismoides, Leptosphaerulina dryadis, Mycosphaerella octopetalae, Phaeosphaeria dryadea, Podosphaera volkartii, Pseudomassaria islandica, Stomiopeltis dryadis, Synchytrium cupulatum
• Bactérie Actinomycetales : Frankia dryadis
Utilisations
Elle a des propriétés tonifiantes et digestives
Ses feuilles sont utilisées dans l’élaboration de tisanes pour lutter contre les troubles digestifs et la diarrhée.
C’est l’emblème végétal de l’Islande et des Territoires du Nord-Ouest.
Elle a donné son nom aux dernières phases glaciaires du Pléistocène :
• le Dryas ancien : 16 500 à 14 600 ans AP (= avant le présent, soit avant 1950)
• le Dryas moyen : 14 000 ans AP
• le Dryas récent 12 900 à 11 700 ans AP
En effet, le pollen de cette plante pionnière a été retrouvé en abondance dans les tourbières formées à cette époque par la fonte des glaces. Ces trois périodes froides ont été entrecoupées par des périodes plus chaudes provisoires, durant lesquelles la Dryade à 8 pétales a été l’une des premières plantes à fleurs à recoloniser les milieux dégelés.
Reproduction / Dissémination
Elle peut s’autoféconder, mais utilise également la pollinisation par les insectes, ce qui est préférable pour maintenir une diversité génétique.
Les graines sont disséminées par le vent.
Réseau trophique
Cette espèce vit en symbiose avec des bactéries de l’espèce Frankia dryadis. Ces dernières vivent dans des nodosités présentes sur les racines de la dryade. Elles fabriquent une enzyme capable d’extraire l’azote de l’air et de le rendre assimilable par la plante (la nitrogénase). En contrepartie, les bactéries profitent des nutriments que la plante élabore.
La dryade vit aussi en symbiose avec des champignons comme les Cortinaires (Cortinaria sp.). Leurs hyphes forment un manchon autour des radicelles, absorbant l’eau et les minéraux du sol et les transférant à la plante. En échange, le champignon profite lui aussi des nutriments fabriqués par la plante.
Comme tous les végétaux, elle est autotrophe, c’est un producteur primaire dans la chaine alimentaire. Plusieurs insectes se nourrissent de ses feuilles, et elle est une source de nourriture pour les pollinisateurs.
Espèces semblables
Elle ressemble un peu à une Anemone mais les feuilles de ces dernières sont différentes.
Sources
• Flora Gallica, Biotope éditions
• Guide expert des plantes de montagne, Biotope éditions
• Fleurs et insectes, Delachaux et Niestlé
• FLOREALPES
• INPN
• Tela Botanica
• Plant Parasites of Europe
• Wikipédia
• Wiktionnaire
• Frwiki
• NatureGate
• PLANTES SAUVAGES DE FRANCE
• Groupe Charlois