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Pavot jaune (Papaver cambricum)

Publié le 11 mars 2023

Dernière mise à jour il y a 2 semaines

Linnaeus, 1753

Cette espèce ressemblant à un grand coquelicot jaune serait une relique de la flore de l’ère tertiaire (−66 Ma à −2,58 Ma). Ses fleurs sont visitées par les insectes qui apprécient son pollen, mais elle ne produit pas de nectar.

Famille : Papaveraceae

Difficulté de détermination

Statut de conservation

Espèce protégée en Bourgogne, Auvergne, Limousin, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées

Préoccupation mineure à l’échelle nationale, mais Vulnérable en Rhône-Alpes et dans le Limousin, et En danger en Bourgogne
Espèce déterminante ZNIEFF en Champagne-Ardenne, Bourgogne, Bourgogne-Franche-Comté, Limousin, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie

Identification

Le Pavot jaune (Papaver cambricum) est une plante à tige dressée et ramifiée, possédant des soies éparses et contenant un latex jaune. Elle pousse parfois en touffes denses.
Ses fleurs sont grandes et hermaphrodites, de couleur jaune, parfois orangée. Elles sont solitaires et portées par un long pédoncule. D’abord penchées, elles se dressent ensuite à l’épanouissement. Elles perdent à ce moment là leurs deux sépales poilus. Chaque fleur possède 4 pétales froissés, de nombreuses étamines et un style court avec 4 à 6 stigmates disposés en étoile.
Les feuilles sont grandes et profondément découpées en segments dentés.
Le fruit est une capsule glabre en massue possédant à son sommet 4 à 6 valves recourbées d’où sortent les petites graines noires.

Autres noms

Meconopsis cambrica, Pavot du Pays de Galle, Méconopside du Pays de Galles, Méconopsis du Pays de Galles.

Au 18ème siècle, Linné à nommé cette plante “Papaver cambricum” . Mais en 1814, Louis Guillaume Alexandre Viguier, botaniste français, renomma l’espèce en “Meconopsis cambrica“. Ce nom de genre vient du grec “μήκων, mêkôn” qui désigne les pavots et “ὄψις = ópsis” qui signifie “apparence extérieure, aspect”. Il a en effet remarqué une différence entre cette espèce et les autres du genre Papaver : le style court et les stigmates en forme d’étoile, ce que ne possèdent pas les autres espèces, chez qui le tout forme plutôt un disque plat. Plus tard, des espèces de pavots similaires sont découvertes dans l’Himalaya, possédant elles aussi ce court style et ces stigmates en étoile. Elles sont donc classées dans le genre Meconopsis. Plus récemment, la génétique a montré que Meconopsis cambrica était en fait plus proche de nos Papaver que des Meconopsis asiatiques. Le nom originel de Papaver cambricum semble donc plus approprié à cette espèce.

Étymologie

• “Papaver” vient du celtique “papa” qui signifie “bouillie”. Il fait référence à une ancienne utilisation du suc de la plante qui était mélangé à la bouille des enfants pour les faire dormir.
• “Cambricum” vient du latin “Cambria” qui était l’ancien nom du Pays de Galles, et signifie donc “de Cambrie, du Pays de Galles”

Type végétatif

Vivace

Taille

25 à 50cm de haut pour la plante, jusqu’à 7cm de diamètre pour la fleur, 15 à 25mm de long pour la capsule

Habitat

Sous bois clairs herbacés, hêtraies, pelouses et mégaphorbiaies, parfois dans les décombres, de 400 à 2000m

Répartition géographique

Originaire d’Europe occidentale, introduite en Amérique du nord.
En France, elle est abondante dans les Pyrénées sauf dans les Pyrénées-Orientales, bien présente dans le Massif Central, très rare dans le Jura. Ailleurs, elle est plus ponctuelle. Elle est utilisée en tant que plante d’ornement dans les jardins anglais et s’y échappe régulièrement, mais les “vrais” P. cambricum sauvages s’y font de plus en plus rares, et les variétés d’ornement sont en fait plus proches des souches pyrénéennes de P. cambricum.

Période d’observation

Êtres vivants associés

Homoptères Aphididae : Aphis fabae
Champignons : Cronartium flaccidum, Entyloma meconopsidis, Erysiphe cruciferarum, Erysiphe macleayae, Peronospora meconopsidis

Reproduction / Dissémination

Elle est pollinisée par les insectes.
Les graines tombent et germent à proximité de la plante.

Réseau trophique

Comme tous les végétaux, elle est autotrophe, c’est un producteur primaire dans la chaine alimentaire. Ses fleurs sont butinées par les insectes qui apprécient son pollen. Elles ne produisent par contre pas de nectar.

Espèces semblables

• Le Pavot des Alpes rhétiques (Papaver alpinum subsp. alpinum) ne pousse que dans les Alpes, où P. cambricum ne pousse pas.
• Le Pavot de Lapeyrouse (Papaver alpinum subsp. suaveolens) pousse dans les Pyrénées, mais est généralement de couleur orange et pousse en coussin dans les éboulis entre 2000 et 2800m
• La Glaucière jaune (Glaucium flavum) est une plante qui pousse sur le littoral, ou à l’intérieur des terre dans des milieux sablonneux. Ses feuilles sont plus larges, plus épaisses et d’un vert glauque.

Sources

• Flora Gallica, Biotope éditions
• Plantes de montagne, Biotope éditions
• Dictionnaire étymologique de la Flore française, A. GENTIL
INPN
Tela Botanica
Wikipédia
Au jardin des Quatre Moineaux – Le bonheur de jardiner simplement, en accord avec la nature
Jardin ! l’Encyclopédie
BOTANY.cz
Plant Parasites of Europe
GBIF

2021

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