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Ceratophysella sp

Publié le 23 novembre 2019

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Börner, 1932

Les collemboles de ce genre ont la particularité de déployer de petits sacs collants situés sous les antennes et à l’arrière de l’abdomen juste avant un saut. Ainsi, l’atterrissage est amorti et plus facilement contrôlé !

Ordre : Collembola
Sous-ordre : Poduromorpha
Infra-ordre :
Super famille : Hypogastruroidea
Famille : Hypogastruridae
Sous-famille :
Tribu :
Genre : Ceratophysella
Espèce :

Difficulté de détermination du genre

Difficulté de détermination des espèces

Identification

• corps allongé
• courtes antennes
• coloration variable, rose, gris bleu ou violet plus ou moins foncé
• 8 ocelles
• corps recouvert de soies de deux types (« microsetae » et « macrosetae »)
• 2 épines anales longues et recourbées (sauf chez l’espèce C. bengtssoni)

Pour identifier les espèces, il faut regarder les soies sur le corps du collembole. Pour cela, il faut une bonne vue dorsale de l’animal.
Les soies à examiner dans un premiers temps sont celle de la rangée apicale du 4ème segment abdominal. On peut diviser le genre en deux groupes : le groupe denticulata, chez qui p1<p2. Le « p » signifie « postérieure », en référence à la rangée de soie concernée (généralement, il y a une rangée antérieure, une rangée médiane puis une rangée postérieure par segment). Le chiffre correspond au numéro de la soie, comptée à partir d’une ligne imaginaire coupant le segment abdominal en son milieu. Donc p1 est la soie de la rangée postérieure la plus proche du centre du segment. Chez le groupe armata, p1>p2. Une fois que l’on a le groupe, il reste d’autres critères à observer (comme par exemple la présence et le nombre d’autres soies), mais je n’ai pas trouvé de clé précise, et ne sait pas à quel groupe appartiennent toutes les espèces notées de France. Et puis cela reste des critères très difficiles à utiliser pour une identification photo.
A noter qu’il y a une espèce dans ce genre qui se distingue des autres par ses épines anales courtes : Ceratophysella bengtssoni.
Sur collembola.org, Ceratophysella succinea est de coloration jaune à jaunâtre, ce qui semble rare dans ce genre.
Ceratophysella granulata se reconnaitrait grâce à la granulation des derniers segments abdominaux : granulation grossière sur abd 6, sur abd 5 granulation grossière sauf une bande de granulation plus fine à la base du segment, 3 zones de granulation grossière sur abd4 (voir ici). Cependant, Ceratophysella denticulata a visiblement une granulation similaire. Ce dernier fait partie du groupe denticulata (p1<p2) alors que Ceratophysella granulata fait partie du groupe armata (p1>p2).

Il s’agit d’un des genres les plus fournis en espèces de la famille des Hypogastruridae, avec au moins 130 espèces dans le monde

Ceratophysella armata
Ceratophysella bengtssoni : la seule espèce du genre à avoir des épines anales courtes
Ceratophysella cavicola (espèce cavernicole)
Ceratophysella cylindrica (trouvé uniquement dans les Hautes-Pyrénées)
Ceratophysella denticulata
Ceratophysella engadinensis
Ceratophysella falcifer (noté uniquement du pic de Néouvielle, Hautes-Pyrénées)
Ceratophysella gibbosa (noté de Paris uniquement)
Ceratophysella granulata
Ceratophysella longispina
Ceratophysella luteospina
Ceratophysella norensis
Ceratophysella penicillifer
Ceratophysella recta (noté des Hautes-Pyrénées uniquement)
Ceratophysella sigillata
Ceratophysella succinea (noté uniquement du Morbihan) : a une coloration jaune/jaunâtre
Ceratophysella tergilobata (trouvé en Corse)
Ceratophysella tuberculata

Étymologie

Ceratophysella vient du grec « kéraskératos » qui signifie « corne, antenne » et « physa » qui signifie « renflement, vésicule » avec le suffixe diminutif « -ella ». Ce nom fait référence aux petits sacs que les collemboles de ce genre déploient sous leurs antennes afin d’amortir leur atterrissage après un saut.

Taille

1 à 2mm

Habitat

Pour ma part, les représentants de ce genre que j’ai rencontrés se trouvaient sous des feuilles mortes en sous-bois.

Répartition géographique

Période d’observation

Comportement

Juste avant un saut, les collemboles de ce genre déploient des « sacs » collants qui leur servent d’amortisseurs pour l’atterrissage. Ils possèdent un sac à la jointure des articles antennaires 3 et 4 et 3 sacs à l’apex de l’abdomen.
Ces collemboles se rassemblent parfois en de très grands groupes pour des raisons méconnues, en particulier sur la neige, les glaciers et les flaques (sûrement ailleurs également mais ils sont plus difficiles à repérer sur un sol sombre).

Genres semblables

Il y a une espèce dans ce genre qui pose quelques problèmes d’identification sur photo : Ceratophysella bengtssoni, que je n’ai pas encore rencontré, et qui possède de très petites épines anales. Il ressemble donc beaucoup aux genres Hypogastrura et Schoettella.
Pour Schoettella, j’ai cité tous les critères que j’ai pu trouver dans le paragraphe du dessous, ils sont applicables à C. bengtssoni (sauf les épines anales du coup).
Pour Hypogastrura, c’est très compliqué. Le genre ne possède pas les sacs antennaires des Ceratophysella, et la forme du mucron serait utile pour les séparer (difficile à voir car il est placé sous le collembole, et j’ai bien du mal à voir des différences en comparant les photos sur Collembola.org. Les critères sont surement exploitables sous microscope).

• Le genre Triacanthella possède 3 épines anales (la troisième est placée sous les deux autres). En France, d’après le catalogue des Collemboles de France, nous aurions 3 espèces : Triacanthella biroi (trouvé dans les Bouches-du-Rhône et en Provence), Triacanthella frigida (trouvé dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques) et Triacanthella perfecta (plus largement réparti, Pyrénées, Gironde, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aude, Puy-de-Dôme). Je n’ai trouvé d’images que de Triacanthella perfecta, qui a les épines anales bien plus petites que chez le genre Ceratophysella (sauf Ceratophysella bengtssoni) et les ocelles postérieurs assez nettement plus petits que les antérieurs. Le peu d’images de cette espèce montrent des collemboles d’un rose assez vif.
• Le genre Friesea possède lui aussi 3 épines anales.
• Le genre Schoettella n’est représenté en France que par Schoettella ununguiculata, qui possède de très petites épines anales. Mis à part ça, je ne trouve pas de critères visibles sur photo pour différencier les deux genres. S. unguiculata ne possède pas d’unguiculus (syn. empodium) sous la griffe (voir ici) alors que les Ceratophysella en possèdent un petit (voir ici, le « u » minuscule), mais c’est vraiment très très difficile à voir. Sur les photos que j’ai pu voir, il semblerait que les ocelles soient plus petits.
• Le genre Schaefferia possède lui aussi des épines anales assez grandes, mais il a moins de 8 ocelles (cela dépend des espèces, mais au plus ils ont 6 ocelles). Les quelques photos sur collembola.org montrent des collemboles de coloration blanchâtre.
• Le genre Hypogastrura possède de très petites épines anales
• Les genres Xenylla et Anurida ne possèdent que 5 ocelles et pas d’épines anales
• Le genre Pseudachorutes ne possède pas d’épines anales et a la bouche en forme de cône
Choreutinula inermis (seule espèce du genre présente en France) ne possède pas d’épines anales

Sources

Checklist of the Collembola of the World
• Catalogue des collemboles de France
Le petit collembole illustré
TWO NEW SPECIES OF CERATOPHYSELLA (COLLEMBOLA: HYPOGASTRURIDAE) FROM KOREA
Ceratophysella richardi sp. n. (Collembola: Hypogastruridae) from USA, with Synonymization of the Genus Mitchellania with Ceratophysella
Ceratophysella species from mushrooms in China (Collembola, Hypogastruridae)

2023

2021

2020

2019

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