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Serviès – Lavaur 10 octobre 2020

Tentative de sortie macro malgré la météo capricieuse. En début de journée, la pluie est de la partie. Nous décidons donc d’aller au lavoir de Serviès, où nous serons à l’abri ! Dans le lavoir, sur les parois et en surface sur les lentilles d’eau, se trouvent un paquet d’hydromètres, Hydrometra stagnorum. Petits et très fins, ils ne sont pas toujours faciles à repérer.

Sur un bout de bois, cet Heteromurus major. Ils sont souvent immobiles lorsqu’on les découvre, ce qui permet de les clicher assez tranquillement.

Sur le sol et les parois du lavoir, de la mousse a poussé avec toute cette humidité. Des dizaines de minuscules acariens du genre Penthalodes courent sur cette surface.

Sur cette même paroi, tout un groupe de Vertagopus arboreus.

Sur les murs, cette mouche du genre Medetera. Elles se nourrissent d’autres insectes.

La pluie se calme, direction les gravières de Lavaur ! Dès le début du chemin, an fouillant au sol et sous les feuilles mortes, nous repérons des Stenacidia violacea.

Une femelle.

En train de brouter sur une feuille. Avec le flash, puis sans, à contrejour avec les reflets du soleil sur la feuille encore mouillée.

Un mâle maintenant, bien différent de la femelle. Ses antennes sont modifiées afin qu’il puisse s’accrocher à celles de la femelle lors de la parade nuptiale.

Voici comment ça se passe : le mâle s’approche délicatement de la femelle, s’accroche d’abord avec une antenne, puis avec la seconde. Si la femelle n’est pas d’accord, elle repousse le mâle en donnant des coups de pattes. Une fois qu’ils sont accrochés, la femelle soulève le mâle dans les airs ! Ce mouvement est répété plusieurs fois.

Frans Janssens, spécialiste des collemboles, vient de m’indiquer que les collemboles de cette famille ont un contact lors de l’accouplement, le mâle déposant son sperme directement sur l’ouverture génitale de la femelle. Chez les autres familles, le mâle dépose un spermatophore, que la femelle récupère après. Il arrive aussi qu’un mâle suive une femelle qui n’est pas encore apte à se reproduire et attends qu’elle mue. Une fois la mue effectuée, la femelle est prête et l’accouplement peut avoir lieu.

Ici, ce mâle tente de s’accrocher aux antennes de la femelle. Elle semble ne pas être très disponible, on voit qu’elle tente de reculer mais sans grande conviction. Finalement, elle le soulève un peu, mais ils ont sauté ensemble avant que je ne puisse assister à la suite des évènements.

Cet autre couple semble un peu plus motivé !

Un petit Sminthurinus elegans qui a sauté sur une feuille devant mon objectif !

Dans la végétation, quelques Sminthurus viridis.

Un Entomobrya muscorum.

Un autre Entomobrya bien poilu, Entomobrya unostrigata. Plutôt sur les sols dénudés et les cailloux.

Lui aussi il est très velu, Orchesella villosa. Il est grand aussi pour un collembole.

Côté acariens, ici aussi, les Penthalodes courent partout !

Une espèce que je trouve superbe, Erythracarus pyrrholeucus. Cet acarien est très rapide, il court à une vitesse folle ! Il fait des pauses assez régulièrement, de quelques secondes à quelques minutes. En faisant doucement, il est possible de décaler le support sur lequel il s’est arrêté afin de le photographier sous un meilleur angle. Puis, quand ça lui reprends, il se remet à courir à toute allure.

Un prédateur sur un bout de bois, famille des Bdellidae.

Sur les berges, tout près de l’eau, les Sminthurides aquaticus aussi paradent !

Beaucoup d’Isotomurus graminis se trouvent aussi sur les cailloux et les branches des berges.

Pour terminer, une bien plus grosse. Femelle de Trithémis pourpré (Trithemis annulata). Elle était au sol, sur le chemin. Déposée sur une branche de chêne, quelques secondes au soleil ont suffit à la recharger et à lui permettre de s’envoler.

14 commentaires sur “Serviès – Lavaur 10 octobre 2020”

  1. Merci Jessica ..quelles splendides photos .. et couleurs :jaunes ocres , vertes . Je n’y connais pas grand chose , et suis déjà contente de reconnaître un collembole .. avec une bouille que je trouve si sympathique !! Au plaisir de vous lire Dominique

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  2. bonjour Jessica, je ne sais pas comment tu fais pour avoir autant de réussite. très captivant. un odonate encore en vie en octobre, j’aimerais bien trouver le même.
    bravo

    1. Merci Olivier !
      J’avoue qu’il faut quand même de la patience, mais en fouinant on en trouve beaucoup !
      Oui cette femelle a bien résisté à ces derniers jours frais. Sur le pourtour méditerranéen, on peut potentiellement en voir toute l’année !

  3. Bonjour Jessica, tes photos sont superbes. Quand on sait la taille de ces collemboles, c’est bluffant de les voir d’aussi près avec autant de détails ! L’acarien Erythracarus pyrrholeucus est magnifique ! Quel appareil photo utilises-tu ? Merci à toi pour ce travail !

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