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Soirée papillons 02 juin 2018

Voici enfin le compte-rendu des espèces observées le 02 juin 2018. Il y en avait beaucoup à identifier !

La planche globale faite par Christophe.

Puis le détail.
Commençons par les papillons.

Une seule espèce de Tortricidae.

Cette petite tordeuse appartenant au genre Cnephasia, genre compliqué à identifier sur photo.

Une seule espèce également de Psychidae (famille assez peu représentée).

Ici un papillon assez particulier, appartenant très probablement au genre Rebelia qui comprend 5 espèces en France. Ici c’est un mâle, avec ses antennes plumeuses. Les femelles sont aptères, c’est à dire qu’elles n’ont pas d’ailes. Les chenilles vivent dans un fourreau qu’elles constituent elles-même avec divers débris végétaux et de la terre, un peu à la manière des larves de trichoptères ou phryganes appelées aussi « porte-bois ». Elles agrandissent ce fourreau au fur et à mesure de leur croissance. Comme la femelle ne vole pas, lorsqu’elle éclot, elle reste dans ou sur son fourreau, et c’est le mâle qui vient à elle pour l’accouplement. Elle pond ensuite les œufs dans son ancien fourreau.

La famille des Lasiocampidae comprend des papillons plus remarquables, de par leur taille et parfois leur forme.

Voici un gros, assez commun, le Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi). Ici un mâle, avec ses antennes plumeuses. La chenille, appelée anneau du diable, a le corps noir recouvert de soies brunes. Elle est très polyphage.

Toujours chez les Lasiocampidae, ma première rencontre avec la Feuille morte du peuplier (Gastropacha populifolia). Un papillon extraordinaire ! Pas vraiment besoin d’expliquer l’origine de son nom… il suffit de le regarder. La chenille se nourrit de saules, de frênes et de peupliers.  Il existe une espèce assez proche, la Feuille morte du chêne (Gastropacha quercifolia), qui se reconnait à sa teinte d’un brun plus foncé, au bord externe de ses ailes plus fortement ondulé, aux lignes sombres sur ses ailes plus marquées et continues et à son thorax sans ligne médiane sombre.

Ici fait au moment de tout ranger, quand on replace les papillons sur la végétation.

Passons ensuite aux noctuelles. Bien plus nombreuses.

Une Leucanie obsolète (Leucania obsoleta), de couleur beige avec les nervures des ailes assez apparentes. Les chenilles vivent dans les tiges de phragmites et hivernent ainsi, faisant le bonheur des oiseaux.
Une assez jolie, qui aux premiers abords fait un peu plus penser à une tordeuse qu’à une noctuelle. L’Erastrie gracieuse (Elaphria venustula). Joliment colorée d’argenté de de rose.
La suivant a un nom qui parlera aux ornithologues, puisqu’elle se nomme Deltote pygarga, l’Albule. Assez facile à reconnaitre aussi avec la marge des ailes nettement plus claire. Attention tout de même de ne pas la confondre avec le genre Oligia (juste après) mais la forme générale n’est quand même pas la même. La chenille se nourrit de graminées.
Voici donc le genre Oligia. Assez variable aussi, comprenant 4 espèces Françaises d’identification quasi-impossible sur photo. J’ai arrêté d’essayer, je stoppe au genre et c’est déjà bien. La dernière m’a donné un peu de mal, la zone claire submarginale étant pratiquement absente.
Au suivant ! La Noctuelle des haies, Caradrina morpheus. Pas extraordinairement ornée, mais à force de bien l’examiner on arrive à la reconnaître. Surtout que celle-ci est en assez bon état.
Une autre un peu semblable à la Leucanie obsolète, la Leucanie riveraine (Mythimna riparia). De couleur beige aussi, mais sans le point blanc cellulaire et la rangée de points noir postdicale. On voit bien ici la bande claire partant de l’apex (la pointe) des ailes.
En voici une assez commune et inconfondable, l’Arlequinette jaune (Acontia trabealis). Une des premières espèces que j’ai rencontré en commençant les soirées papillons. On peut aussi la voir assez facilement de jour (même si pour ma part cela ne m’est pas arrivé très souvent).
L’Hydrille domestique (Athetis hospes), de couleur brun grisâtre, avec ou sans tache orbiculaire (la petite noire). Le bord interne des ailes plus clair et une touffe de poils jaunes aux pattes (invisible ici) aident à la distinguer.
Une assez jolie et aux dessins caractéristiques, la Leucanie vitelline (Mythimna vitellina). C’est un papillon migrateur, se déplaçant si le climat ne lui convient pas.
Le Point d’exclamation, Agrotis exclamationis, avec sa tache claviforme bien noire et son collier noir. Les chenilles se nourrissent de diverses plantes herbacées et sont nocturnes.

Une que l’on croise assez souvent en soirée papillons, le Point blanc (Mythimna albipuncta).

Pour terminer avec cette famille, une noctuelle qui ne passe pas inaperçu : la Noctuelle purpurine (Eublemma purpurina). La deuxième moitié de ses ailes est rose. Je ne sais pas si ça a un rapport, mais les chenilles se nourrissent de cirses.

Passons maintenant à la famille des Erebidae, appelés communément écailles. Des papillons assez colorés. On voit souvent à la fin du printemps des chenilles d’écailles extrêmement poilues traverser les routes à toute vitesse à la recherche d’un endroit pour se nymphoser.

Une que l’on connait mais que l’on ne se lasse pas de voir, l’Ecaille fermière (Arctia villica).

Un gros très joli, le L noir (Arctornis l-nigrum). La chenille se nourrit de feuilles d’arbres comme les tilleuls, les saules, les chênes, les peupliers…
Celle-ci on la voit souvent de jour, la Bordure ensanglantée (Diacrisia sannio). Ici deux mâle, la femelle ayant les nervures des ailes rougeâtres et les antennes filiformes. La chenille se nourrit de plantes basses.

Un Manteau jaune (Eilema sororcula) un peu usé. Sa chenille se nourrit de lichens.

Famille suivante : les Geometridae ou Phalènes.

Ici la très variable Fidonie du trèfle (Isturgia murinaria). Ses ailes sont grises à beige piquetées d’écailles plus sombres et parcourues de lignes transverses.
Celle-ci j’aime biens ses dessins, l’Aspilate jaunâtre (Aspitates gilvaria). Elle vole aussi de jour, et ses chenilles se nourrissent de nombreuses plantes basses.
Une Boarmie rhomboïdale (Peribatodes rhomboidaria), mâle avec ses antennes bipectinées mais pas jusqu’à l’apex. Il existe pas mal d’espèces ressemblantes, les lignes des ailes doivent être observées attentivement.
Une des plus colorées de la soirée, la Citronnelle rouillée (Opisthograptis luteolata), avec ses ailes bien jaunes et sa petite fenêtre transparente sur les antérieures.
La suivante, l’Acidalie blanchâtre (Idaea subsericeata). Ce genre n’est pas toujours évident à identifier. Les chenilles se nourrissent de feuilles fanées.
Avec ses teintes verdâtres, l’Eupithécie rectangulaire (Pasiphila rectangulata).
Le Céladon (Campaea margaritaria), dont la chenille se nourrit de divers feuillus.

Famille suivante : les Crambidae.

Une seule espèce dans cette famille pour ce soir, la Pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis).

Famille des Nolidae.

La Halias du hêtre (Pseudoips prasinana). La chenille se nourrit sur divers arbres feuillus. La halias du chêne (bena bicoloraba) lui ressemble mais ses lignes blanches ne sont pas soulignées de vert foncé (elles ne le sont pas non plus chez certaines halias du hêtre), ses pattes et ses antennes sont blanches (tout au plus la base des antenne peut-être orangée), la marge de ses ailes est blanche (elle l’est aussi parfois chez la halias du hêtre).
Une verte aussi mais bien plus petite, la Halias du saule (Earias clorana).

Chez les Sphingidae, une seule espèce.

La Petit sphinx de la vigne (Deilephila porcellus). De couleur beige et rose. La chenille de ce papillon a la zone en arrière de la tête plus gonflée et ornée d’ocelles. Lorsqu’elle se sent en danger, elle rentre la tête et gonfle cette partie afin d’imiter une tête avec de gros yeux impressionnants.

Une autre famille que j’aime bien, les Notodontidae.

Celui-ci a un nom original, puisqu’il s’appelle le Dragon (Harpyia milhauseri). C’est la chenille qui lui a donné ce nom, avec ses gibbosités pointues sur le dos et sa drôle de forme.
Puis une Hermine (Cerura erminea), proche cousine de la grande queue fourchue.
Un autre qui se nomme le Dromadaire (ils ont des noms dans cette famille), Notodonta tritophus. Position caractéristique avec les pattes velues tendues en avant.

Dernière famille, les Drepanidae.

L’Octogésime (Tethea ocularis) avec son 80 ou 08 écrit en argent sur les ailes antérieures. Les chenilles se nourrissent de peupliers et de trembles, et se cachent la journée dans une feuille enroulée ou plusieurs feuilles réunies par de la soie.

Nous avons eu la visite d’un diptère de la famille des Ulididae, la Dorycère des graminées (Dorycera graminum).

Deux grosses empuses communes (Empusa pennata) mâle, avec leurs antennes pectinées, sont arrivées sur le drap.

Juste avant l’envol (il a battu des ailes un moment).
Puis deux coléoptères sont venus aussi sur le drap.

Une Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis).

Et un Scarabée rhinocéros européen (Oryctes nasicornis). Un mâle, avec sa belle corne !

Et c’est terminé pour cette soirée.

14 commentaires sur “Soirée papillons 02 juin 2018”

  1. très sympa de partager ces observations, ils sont magnifiques. Je suis novice et je cherche comment identifier un spécimen croisé hier soir. Sauriez vous me conseiller un site de reconnaissance ou une méthode ? J’ai regardé toutes les photos du site sans le reconnaître

    1. Merci c’est gentil. Pour identifier les papillons, j’ai quelques guides en livre mais pour les nocturnes j’utilise principalement ce site : https://www.insecte.org/index.php d’abord la galerie, très fournie. La « feuilleter » prend du temps mais on finit presque toujours par trouver ! Et si cela ne suffit pas ou si on a un doute, il y a le forum qui va avec. Si vous avez déjà une idée de la famille, ça aide pour savoir où commencer les recherches.

      1. merci ! effectivement c’est fourni ! je ne connais pas la famille, je débute et les cours de latin sont loin derrière. Et comme je suis arachnophobe, c’est toujours tendu pour moi d’ouvrir des sites, j’ai toujours peur de photos d’arachnides 🙂

      2. Ah oui ! En sautant la partie arachnides sans passer la souris dessus, ça devrait aller. Direction les lépidoptères-Lepidoptera

  2. Quel travail formidable d’observation, d’identification puis de tri des photos ! Ces insectes sont tout
    simplement superbes et souvent surprenants ! Sans vous, ils resteraient invisibles à nos yeux !
    Ce serait vraiment dommage 🙂

  3. Bonjour Jessica.

    A chaque fois une belle planche est ainsi créée ? Beau boulot !

    Bobabar (LMDI 😉 )

    1. Bonjour Fabrice,

      Merci beaucoup 🙂
      On en a fait deux, mais ça fait un moment que nous n’avons pas fait de soirée papillons. Il va falloir s’y remettre.

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